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Les tomes I et II de la saga, le songe assassiné

Aujourd'hui, la mer est mouvementée, belliqueuse même ; Chiffalo a revêtu sa parure d'hiver. Le fracas de l'eau sur
les rochers, son grondement, me donne à penser au roulement du tonnerre quelque peu semblable aux explosions
qui ont embrasé et rougi la terre d'Algérie. Par moments, j'ai comme l'impression qu'elle ronfle, tel un ogre affamé
qui voudrait avaler le premier venu, et j'ai bien peur qu'elle me sépare de cette terre qui m'a vu naître.

 

 

 

 

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Traduction de la page en anglais


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Traduction de la page en italien

"Il n'a pas voulu que les gens, qui ont "fait" Chiffalo, sombrent, injustement, à jamais dans l'oubli."

 

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ADIEU CHIFFALO © United States Copyright Office
(Préface du roman de Joane de Cefalu)

" Il n'a pas voulu que les gens, qui ont "fait" Chiffalo, sombrent, injustement, à jamais dans l'oubli."


Situé à 47 kilomètres à l'ouest d'Alger, Chiffalo est un petit village de pêcheurs qui compte une centaine d'habitations dressées en bordure de la côte turquoise.
On y accède par une petite route qui descend de la nationale reliant Alger à Tipaza.


Pour expliquer leur présence en terre étrangère, il faut remonter au siècle dernier, au début de la colonisation de l'Algérie, quand, à la demande du gouvernement français, arrivèrent les premiers européens, tels leurs aïeux et d'autres nationalités diverses, comme l'espagnol, l'allemand ou le maltais. Il y vinrent aussi des juifs.
Ce n'est qu'en 1889, grâce à une loi sur la nationalisation des étrangers, qu'ils obtinrent la nationalité française.
Des ressortissants français firent également partie de ces nombreuses expéditions. Parmi eux, des condamnés de droit commun qui bénéficièrent d'une remise de peine pour services rendus à la nation.
Laissant derrière eux, sans regret, un passé qui ne fut pas souvent favorable à leur bonheur, et abandonnant, en revanche, non sans amertume, leurs villages de Sicile, Céfalu, Partinico, Isola Delle Femmine, Casteldaccia, Capaci, nombreux furent ces enfants de l'Italie du sud à venir s'établir sur une terre inconnue, une terre encore à l'état sauvage qu'ils allaient découvrir au travers d'une aventure bâtie sur l'espoir de vivre un avenir meilleur.

Habité par des familles de pêcheurs siciliens originaires de Cefalù, un village situé près de Palerme, Chiffalo, déformation française du nom originel, n'était pas de ces villages cossus qui essaimaient l'Algérie coloniale. «Les Italiens étaient des gens modestes, pauvres par rapport aux français, leurs maisons étaient tout aussi modestes et n'avaient rien à voir avec les belles villas de Tefeschoun (Source Le temps d'Algérie)

Site à Visiter : www.procida-family.com


Un courage sans limite et, pour certains, une volonté farouche de vaincre la misère, facilitèrent l'entreprise de ces audacieux pionniers.
Ni richesse, ni bonheur ne vinrent au début apporter à ces premiers chiffalotains, l'oubli à leur dépaysement. Seule, la rudesse d'un travail quotidien était au programme de leur vie nouvelle.
A force de persévérance, ils réussirent à aboutir à la valorisation de terres jamais exploitées jusqu'alors par l'homme.
Quand ils entreprirent la construction en dur de leurs habitations, cela leur fut naturel de se référer à l'architecture sicilienne, où les toitures-terrasses et les larges et longs balcons en font la particularité. Les maisons furent naturellement implantées tout près de la mer, l'élément naturel qui savait se montrer certaines fois très généreux.
Mais, parfois la mer savait aussi se montrer menaçante et apporter la désolation, voire le malheur. De cela, les pêcheurs en étaient parfaitement conscients, c'est pourquoi, pour préserver leur gagne-pain, leur long lamparo, ils avaient réalisé assez rapidement le port afin de les protéger de la colère des flots, lorsque Chiffalo revêtait ses couleurs d'hiver


Le temps ne rogna pas d'un pouce leurs modes de vie et leurs traditions, transmises de génération en génération. Et encore bien moins leur solidarité, car, en ces lieux sauvages, hostiles à la vie, qui n'étaient pas encore vraiment la France, où ils eurent à lutter contre tout et tous, où il leur fut nécessaire de s'entre aider, leur cœur ne pouvait que s'élargir. Et aider, c'est aimer, ceci, ils le savaient aussi.
"Le don de soi " a été la clef qui leur a ouvert la porte de l'Amour !
Quand, beaucoup plus tard, Colette Guérin qui fut institutrice à Chiffalo, donna la définition de l'esprit "pied noir", ce peuple nouveau, aux origines et aux cultures variées, cosmopolite mais soudé, elle devait dire : " Peut-être les coutumes conservées ont-elles aidé au maintien de l'unité et de la cohésion. Peut-être, aussi, les difficultés de la vie, ses vicissitudes, ses incertitudes, ont-elles forgé à tous, une carapace d'une grande dureté qui permet de résister et de voir l'essentiel dans toutes les situations, de biaiser en quelque sorte, afin d'être moins frappé, un peu comme le pêcheur qui mène sa barque par gros temps..."
Au bout de tant de labeur et de sacrifices, le nouveau pays de ces pionniers, quelque peu méconnus, leur apporta respect et prospérité, mais bien souvent, il est vrai, au prix de nombreuses vies humaines. Ils surent ainsi, mieux que quiconque, mériter leur nouvelle patrie. Pour certains, la mutation se fit non sans quiproquos. Ainsi, les anciens, quand ils se retrouvent, aiment à conter l'aventure survenue à l'un des leurs, Zu (Tso) Torido (Salvator) de Céfalù :
- Comment vous appelez vous ? avait demandé l'employé du service d'immigration à l'inconnu qui se présentait devant lui à Alger.
- Chiffalo.
- Et d'ou venez vous ?
- Chiffalo.
- Et où allez vous ?
- Chiffalo.
Face à un tel imbroglio relevé dans le langage de l'étranger, le fonctionnaire considéra que celui-ci n'était pas encore bien familiarisé avec la langue française. En réalité, il s'appelait bien Chiffalo, il venait bien de Chiffalo, il se rendait bien dans cette localité d'Algérie, proche de Castiglione, qui aurait dû en fait se nommer Cefalù, comme son village de Sicile, situé à 70 kilomètres de Palerme. Mais, orthographié par les pouvoirs publics, selon la consonance française, c'est "Chiffalo" qui devait figurer sur les registres officiels.
Quelles furent les raisons qui se portèrent sur le choix de Cefalu, francisé Chiffalo ?
Les anciens n'étant plus là pour espèrer un élément de réponse, et les plus anciens ne s'en souvenant pas, peut-être y a t-il lieu alors de s'orienter vers l'héraldique.
Le blason de Cefalu en Sicile, sur fond bleu représentant la mer qui évoque puissance et richesse, dévoile 3 poissons dirigés au centre, vers un rond, un pain. Il met en évidence les symboles de la chrétienté tels le poisson et le pain, miracle de la multiplication et révélation de l'Eucharistie.
Les bâtisseurs y ont-ils fait référence pour témoigner de leur foi au Christ ?
Mais ce n'est qu'une supposition, comme tant d'autres !
Et si Chiffalo aurait du s'appeler Chiffola (Cefola) en référence aux 2 villages mères de Sicile, Cefalu et Isola Delle Femmine ? (CEFalu et isOLA delle femmine)

L'oeuvre de ces pionniers n'était pas achevée. Il restait encore quelque chose d'important à accomplir dans leur création, quelque chose qui leur tenait vraiment à cœur, l'édification de l'école. Soucieux d'assurer l'avenir de leurs enfants, de le leur garantir, ils y apportèrent tout leur amour, toute leur foi dans sa réalisation. Leur obstination se justifiait par les souffrances qu'ils enduraient, comme la rigueur des hivers ou parfois, le désappointement des sorties en mer bredouilles, à moins que cela ne fût, tout naturellement, l'envie de prendre une revanche sur le sort qui, très tôt, les avait écartés du chemin qui mène aux diplômes.
Grâce à une pêche généralement fructueuse, certains investirent dans des usines de conserve et de salaison, apportant ainsi de nombreux emplois sur le marché du travail; une conjoncture qui attira, peu à peu, beaucoup d'Arabes du sud de l'Algérie et aussi du Maroc. Très vite, ceux-ci témoignèrent leur confiance à ces hommes de race blanche, et finirent par nouer avec eux des amitiés qui allèrent au-delà des relations professionnelles. Toutefois, les différences sensibles, tant religieuses que culturelles, relevées dans les mœurs des deux communautés, devaient contraindre les familles musulmanes à vivre en retrait du village.



Avant la venue des français, il y avait certes des marins parmi les autochtones, mais sous la Régence, beaucoup allaient en mer plus pour la piraterie que pour pratiquer la pêche. -------Il est certain que la présence sur les côtes algériennes de baies sommairement protégées des vents dominants ainsi que le manque de ports, peuvent expliquer l'absence de tradition maritime et d'attachement des populations locales aux métiers de la mer. -------Bien avant 1830, des pêcheurs venus du pourtour méditerranéen, principalement d'Italie, fréquentaient déjà la côte algérienne. Des bateaux Sardes, Napolitains, Toscans, Siciliens venaient nombreux pêcher sur le littoral, surtout à l'Est d'Alger sur des sites bien connus de ces marins pêcheurs, y compris les nouveaux bancs de coraux près de la frontière tunisienne...

Le mélange des odeurs de poisson frais et d'huile frite caractérisait l'approche de la coopérative sardinière de Bou-Haroun, dont le directeur réunissait tous les ans l'ensemble des membres du personnel avec leurs enfants. Il en était de même dans le village voisin de Chiffalo où toute la population ou presque était au service de l'usine de conditionnement des sardines, qui portait comme un drapeau en grosses lettres sur le toit, le nom de son créateur : PAPA FALCONE !
Source
L'echo de Jijel

En dépit des événements qui avaient commencé à embraser l'Algérie, leur coexistence avec les Européens ne semblait pas compromise.





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Procession en mer en l'honneur de la Vierge Marie (Notre Dame de La mer) dans les années 60


Reproduction des textes ou images autorisée à condition d’en indiquer la source.
Joane de Céfalu a abandonné son village natal, lors de l'indépendance de l'Algérie, à l'âge de 12 ans.
Il n'a pas voulu que les gens, qui ont "fait" Chiffalo, sombrent, injustement, à jamais dans l'oubli.
Dans son premier livre, il leur rend hommage en faisant évoluer ses personnages dans un climat typiquement " pied-noir " agrémenté d'un parfum sicilien.

Son objectif : Faire revivre ses personnages dans un film mélo-dramatique en deux parties, associant, dans la première, l'Algérie et la Sicile. (La seconde partie concerne la suite d'Adieu Chiffalo qui n'a pas encore été publiée)
L'histoire :
Un petit village de pêcheurs d'Algérie, d'origine sicilienne, à l'ambiance "pagnolesque", va vivre les épisodes de la décolonisation, d'abord d'une manière éloignée, puis selon une intonation plus palpable. L'auteur n'y raconte pas la guerre. Il s'en sert simplement comme décor ou repères de son histoire, une histoire pleine de naïveté, de pureté aussi, au reflet d'un amour pudique entre deux jeunes enfants, lesquels vont traverser l'évènement jusqu'à ce que l'exode ne les sépare, de bonheur également, mais fragile toutefois, à l'image du désespoir d'un vieil homme et de son petit fils.
Pour toute proposition, se rapprocher de l'auteur :
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Joane de Céfalu aimerait connaître le titre de ce chant et les paroles. Merci de bien vouloir le contacter



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A l'heure du vacillement de notre mémoire, comme pour rétablir aussi une vérité mise à mal, notre devoir est de léguer,
tel un manuel d'histoire, notre passé à l'avenir de nos enfants.
Aussi, témoignages et photographies seront les bienvenues sur ce site


Honore du coeur ton père et ta mère, ils te donnent la vie, bien sûr, parfois un héritage financier, mais toujours la mémoire.
Un trésor ! car leur passé sera le nord dans ta vie et le sud pour tes enfants !
Aussi, n'hésite pas à entretenir la "commune-union" avec les aînés.

F-J Lucca


Vidéo retraçant la journée du souvenir à La Ciotat 29/10/2012

"Nous ne revendiquons pas un passé colonial, nous pleurons notre terre, nos racines" L'EXODE

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zerLe temps à Chiffalo

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